Pour les morceaux No one knows et Bruises de l’artiste belge Henri PFR, Magicowl a imaginé une dystopie futuriste en deux clips, dont l’un dépasse maintenant le million de vues sur YouTube. Tournages-marathons, effets spéciaux, conception locale... Découvrez les coulisses de ces réalisations artistiques au côté d’une entreprise qui n’a pas peur de voir les choses en grand.
L’histoire débute il y a un peu plus d’un an. Nous sommes en plein confinement lorsque, sur la recommandation de Marc Pinilla (Suarez) qui a collaboré avec Magicowl pour les vidéos de 10 ans et Cavale, les managers d’Henri PFR contactent l’entreprise montoise pour un projet de clip du morceau No one knows. La proposition de Mehdi Semoulin, réalisateur aux commandes de Magicowl : une vision dystopique et futuriste d’un univers carcéral high-tech où règnent surveillance et travail à la chaîne. Henri et la chanteuse Chiara Castelli, en featuring sur le morceau, incarneraient deux prisonniers qui tentent de s’évader. L’idée, qui flirte avec la science-fiction, séduit et impressionne par son envergure.
Quand on questionne Mehdi sur ses sources d’inspiration, ce dernier répond simplement : « Je n’ai pas de préférence particulière pour un type d’univers. Je me nourris de tout. J’aime la diversité des courants artistiques qu’on retrouve par exemple dans la peinture. Le facteur décisif dans le choix de l’univers, c’est mon état d’esprit au moment où j’engage le processus créatif. Je m’écoute et fais en fonction de ce que je ressens. Certains univers reviennent de manière cyclique dans mon travail. »
De l’inspiration à la conception
Une fois la proposition validée, la machine se met en route. On peaufine le scénario, on crée le story-board et, élément-clé du projet, on se met en quête des lieux pour le tournage.
Magicowl, toujours dans une volonté d’être le plus local possible, déniche trois espaces à l’identité forte dans la région de Mons et ses alentours : la bibliothèque de l’UMONS, le plan incliné de Ronquières et l’ascenseur de Strépy-Bracquegnies. « Avec le repérage des lieux, tout devient concret, les idées se matérialisent », explique Mehdi.
La conception des costumes et décors est une autre phase importante des préparatifs pour laquelle Magicowl doit faire preuve d’imagination. Par exemple, les casques des gardes armés ont été réalisés au moyen d’une imprimante 3D tandis que l’équipe a travaillé avec l’Atelier Cyclique (Mons) pour la confection des combinaisons de prisonniers. Pour le rendu high-tech et futuriste du clip, Magicowl a fait appel à l’asbl montoise Droit et Devoir afin d’emprunter des déchets informatiques.
Derrière ce travail de terrain, il est important de mentionner la gestion administrative que demande un tel projet, aspect moins glamour mais non moins essentiel qui passe par l’envoi d’innombrables mails, de demandes d’autorisation, d’appels pour les figurants, etc.
Sur place, tout s’enchaîne très rapidement. Les scènes du clip sont bouclées en seulement deux jours de tournage. Viennent s’ajouter tout le travail sur les effets spéciaux numériques (VFX) et le montage. Le résultat est bluffant. Avec No one knows, un morceau qui dit l’absence de réponse toute faite face au questionnement amoureux, Mehdi Semoulin raconte le besoin de « donner un coup de pied dans la fourmilière », comme il le formule, de suivre son instinct, spécialement dans une société dystopique où la remise en question est étouffée.
Découvrez le clip de No one knows ici !
Et pour en savoir plus sur l’envers du décor, regardez la vidéo backstage ici.
La suite : deuxième volet de la dystopie
Le succès du clip donne lieu, deux mois plus tard, à une nouvelle collaboration entre Henri PFR et Magicowl.
Pour Bruises, Mehdi imagine la suite de l’histoire racontée dans No one knows. Dans cette vidéo, on sort de l’univers carcéral pour découvrir une société futuriste aux influences cyberpunks. Le personnage incarné par Henri a réussi à s’échapper. Guidé par une femme dans les ruelles nocturnes d’une mégapole animée par des hologrammes, il se rend dans un pub pour se faire retirer une puce électronique implantée dans son corps.
Il est ensuite poursuivi par des gardes et dénoncé par le gérant mais échappe de justesse à ses poursuivants et continue sa route au côté de la jeune femme. Au total : plus de 47 plans et un seul jour de tournage digne d’un marathon pour la réalisation de Bruises.
Les effets spéciaux créés pour le clip sont particulièrement remarquables. Les Montois eux-mêmes peineront à reconnaître au premier coup d’œil leur piétonnier et le pub irlandais qui constituent le décor. Comme toujours, rien n’est laissé au hasard ; les choix artistiques de Magicowl ne sont pas gratuits et font montre d’un souci du détail et d’une ligne dramaturgique serrée. En témoigne la scène de danse dans le pub, baignée des codes visuels de l’Irlande.
Avis aux amateurs de science-fiction, voilà deux clips qui prouvent que l’entreprise montoise Magicowl en a sous le pied.
Pour découvrir le clip de Bruises, c’est ici !
Julie Trémouilhe (Words, words, words.)