KONOBA - LE DIABLE DANS LES DÉTAILS

KONOBA - LE DIABLE DANS LES DÉTAILS

Le diable dans les détails

Magicowl Prod réalise le clip de « There’s always something wrong » de Konoba

Un dandy trompe l’ennui dans un univers rétro, cherche dans de beaux gadgets une échappatoire aux « bad news ». Fruit d’une collaboration entre Raphael Esterhazy (Konoba) et Mehdi Semoulin (Magicowl Prod), le clip de « There’s always something wrong » revisite de manière décalée notre actualité.

Déprime so seventies


Un quotidien rythmé par le défilé des mauvaises nouvelles sur nos écrans, c’est ce dont parle « There’s always something wrong », dernier morceau en date de Konoba. Pour la réalisation du clip signée Magicowl Prod, Mehdi Semoulin est parti d’une idée simple :montrer le confinement tel qu’il se serait vécu dans les années septante. Un choix original qui traduit une volonté de se décentrer de notre expérience toute contemporaine de la pandémie, d’apporter au texte une dimension « fun » qui s’éloigne du premier degré. Pourquoi les seventies ? Et pourquoi pas ! Des dystopies futuristes aux reconstitutions historiques de la Seconde Guerre mondiale, en passant par l’exploration de terres tribales, l’appropriation méticuleuse d’un univers est un exercice bien connu de Magicowl Prod. Mehdi, le fondateur de l’entreprise, confie ici son amour pour la période des années septante, ses codes, ses couleurs. Les cinéphiles reconnaîtront peut-être l’influence du film de Tarantino « Once upon a time... in Hollywood » et de l’acteur Brad Pitt sur la stylisation du décor et le look de Raphael.

Dans le décor


Trois semaines pour créer un décor de A à Z, un timing serré pour réaliser un bond visuel de cinquante ans en arrière. En dehors d’un petit coup de main côté menuiserie, tout est pensé « maison » chez Magicowl Prod : recherche des costumes dans des magasins de fripes, achats du mobilier d’époque en seconde main, pose de la moquette et du papier peint, assemblage des planches dans le studio de l’entreprise de production. Comme l’explique Mehdi, « l’objectif était de construire un décor modulable qui puisse être réutilisé par la suite, dans une logique durable chère à l’équipe ».Le résultat est bluffant. La caméra nous plonge dans le quotidien d’un personnage qui tente de tromper l’ennui dans son appartement raffiné. Lassé par la répétition des jours, du lot de mauvaises nouvelles, des mêmes programmes télévisuels, il est soudain séduit par une publicité pour « Amanoze », une société au nom familier qui livre toutes sortes de jouets et babioles. L’excitation des débuts s’estompe. La consommation à outrance entraîne une fois de plus le héros dans une vie redondante.

Son univers rétrécit littéralement ! En effet, subtilité géniale de cette mise en scène : les murs de l’appartement se rapprochent imperceptiblement tout au long du clip.

La solitude étouffante dont le personnage fait l’expérience apparaît de manière flagrante à la fin du morceau lorsque Konoba se retrouve allongé dans un espace étriqué, les murs à portée de main. Faut-il encore le répéter, dans le détail des réalisations de Magicowl Prod se cache un diable plutôt talentueux...

Découvrez le clip ici !

Article : Julie Trémouilhe (Words, words, words.)
Photos : Kevin Rinclin

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